Alors que nous venons tout juste de commémorer les 80 ans de la libération du camp d’Auschwitz, un événement qui rappelle l’importance de la mémoire collective et de l’enseignement de l’histoire, des élèves de 3eme au collège Fénelon Notre-Dame ont embarqué cette année dans un projet EPI un projet exceptionnel, les faisant voyager d’une guerre à l’autre.
Un EPI (Enseignement Pratique Interdisciplinaire) est une démarche pédagogique qui consiste à combiner plusieurs disciplines autour d’un même projet. L’objectif est de permettre aux élèves de faire des liens entre les matières et d’aborder un sujet sous différents angles. Plutôt que d’apprendre des contenus isolés de manière théorique, l’EPI favorise une approche plus active et collaborative, en offrant aux élèves l’opportunité de travailler sur des projets concrets.
Ainsi, des enseignants d’Histoire-Géographie, d’Arts Plastiques, de Technologie et d’Anglais se sont unis autour de ce projet afin d’enrichir la compréhension des élèves. À travers ce projet, les élèves ne se contentent pas de lire des manuels scolaires ; ils explorent les Archives Départementales à la recherche des biographies de soldats charentais ou issus de leur famille, réfléchissent aux impacts géopolitiques, et mettent en œuvre leurs connaissances dans des créations artistiques et technologiques. L’approche interdisciplinaire permet à chaque élève de se forger une vision globale et de mieux saisir les enjeux de l’histoire, tout en développant des compétences transversales.
Au sein de ce vaste projet s’inscrit également un voyage sur les Hauts lieux de la Première Guerre mondiale. L’occasion pour nos élèves de rencontrer les gardiens de la mémoire de ces lieux de combats de l’Artois et de la Somme.
Le voyage a débuté dans la région d’Arras avec la nécropole de Notre-Dame de Lorette, en passant par Vimy, la carrière de Wellington, ou encore le cimetière Britannique d’Arras ou le cimetière allemand de Neuville-St Vaast. C’était aussi l’occasion de comprendre l’ampleur mondiale de ce conflit en travaillant également autour des soldats du Commonwealth. Dans le cadre de nombreux liens avec des partenaires et associations mémoriels, les jeunes ont pu participer à plusieurs cérémonies dont la veillée à Notre-Dame de Lorette, la cérémonie du 11 novembre au Mémorial canadien de Vimy, à la Chapelle du Souvenir Français de Rancourt et le Ravivage de la flamme à l’Arc de Triomphe. La création et la production du Bleuet-flamme© par les élèves a permis de renouveler le geste mémoriel auprès de toutes les personnes rencontrées. Lors de la visite de l’Institut National des Invalides, les élèves ont échangé avec Mikaelle Iva, blessé de Guerre et Ginette Kolinka, rescapée des camps d’extermination du régime nazi. A ces rencontres se sont ajoutés des témoignages émouvants de descendants sur cette terre du Nord meurtrie par les conflits. Après une journée passée au Mémorial australien de Villers-Bretonneux, le groupe s’est également rendu à Compiègne au musée de l’Armistice afin de comprendre les enjeux politiques de ce conflit ainsi qu’au musée de la Grande Guerre de Meaux où il était accompagné de reconstituteurs en uniformes qui continuent à leur manière à faire vivre cette mémoire. Après la visite de l’Assemblée nationale, les élèves ont terminé ce voyage mémoriel par le ravivage de la Flamme sous l’Arc de Triomphe, fin symbolique de ce parcours au cœur de la Première Guerre mondiale.
Cette synergie entre disciplines offre ainsi un apprentissage plus riche, plus immersive et plus interactive pour les élèves. Ils ressentent ainsi l’importance de cultiver un sens profond du devoir de mémoire, ils partagent des moments de réflexion sur les grandes tragédies humaines et, nous l’espérons, qu’ils grandiront sans oublier les leçons du passé.
























